Prémices ou prémisses

Suite à mon haïku avec le mot prémices, il me semble intéressant de donner quelques précisions sur ces deux homonymes: prémices et prémisses...

Donc, ces deux mots sont homonymes mais ne sont pas synonymes. Il est important de ne pas les confondre…

L’académie française dit :
« Prémisse et prémices : ces deux noms sont souvent confondus, ce qui n’est guère étonnant puisque nos deux homonymes sont assez rares et que leurs sens ne sont pas très éloignés (…). Prémices, qui ne s’emploie qu’au pluriel, a d’abord désigné les premières productions de la terre ou de l’élevage que l’on offrait en sacrifice aux dieux, puis, par extension, ce nom a aussi pris le sens de « prélude, signe avant-coureur ». Quant à prémisse, qui se rencontre au singulier comme au pluriel, il appartient à la langue de la logique et désigne chacune des deux propositions d’un syllogisme d’où résulte la conclusion ; par extension, ce nom désigne aussi tout argument d’où découle une conséquence. On veillera donc bien à ne pas employer l’un pour l’autre et on rappellera que tous deux sont des féminins. »

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Définitions du Larousse :

Les prémices, avec un c (toujours au pluriel) = les premières manifestations, les débuts de qqch. Ex : Les prémices de l'automne, d'une crise.

Une prémisse, avec deux s = en logique, chacune des deux premières propositions d'un syllogisme ; par extension, proposition ou fait d'où découle une conséquence. Ex : Contester les prémisses mêmes d'un raisonnement. Ces négligences ont constitué les prémisses de l'accident.

+On peut préciser :
Prémices vient du latin primitiae, dérivé de primus, "premier".
Prémisses vient du latin praemissa, dérivé de praemittere, "envoyer devant" "annoncer d'avance"

+Donc pour résumer :
Le mot prémices désigne un commencement.
Le mot prémisse désigne la base d’un raisonnement.

=Exemple avec prémices 

<Les prémices du printemps se firent sentir dans la tiédeur du temps.
<Ces revendications constituèrent les prémices de la grève.

=Exemple avec prémisse

<Les prémisses de ton raisonnement sont douteuses, du coup le reste ne tient pas.

<Le voyage de Christophe Colomb dépendait d’une prémisse : la terre est ronde.

Deux citations éclairantes :

# Le fameux syllogisme d’Aristote :
« Parce que tous les hommes sont mortels (prémisse 1) et que Socrate est un homme (prémisse 2), alors Socrate est mortel (conclusion)

# La fameuse citation de Descartes :
« Je pense (prémisse) donc je suis»

Comments

[Cathie Flore]

Merci. Je connaissais les prémices, mais assez peu le prémisses.