Béryl Cathelineau-Villatte
Poésie courte si triste et si touchante...Ces tercets ressemblent à des haïkus, mais à mon avis n'en sont pas tous, les pensées et interprétations de l'auteur étant souvent très présentes, à la différence des haïkus. (voir site Temporel)
pastel de B.Cathelineau Villatte
Les mots sont en cage,
Comme les feuilles mortes,
Matin, sans parole...
*
Ciel noir,
Que ne ranime pas
L’énergie d’or du ginko.
*
Au jardin de novembre,
Un poignard au cœur,
Et l’âme égarée.
*
Aux arbres décharnés,
Apparaissent, les nids
Regrets ou promesses ?
*
Sur un air de mouette,
Au pas des petits chevaux,
Le jardin s’ébroue.
*
La lune était présente,
A cet au revoir,
Détail qui sauve...
*
Même le chuchotement des feuilles,
Avec le vent,
N’éloigne la tristesse.
*
Le soleil d’automne,
Ne ravive pas, celui,
Qui déjà sommeille.
*
Qui sait ce qu’entend,
Lui, qui est
Dans un ailleurs profond ?
*
Le vent, la lumière,
Mais aussi le poids des choses,
Que lui importe ?
*
Son cœur déjà dans la nuit,
Ses yeux clos,
Ses mots absents...
*
Celui qui s’enfuit,
A pourtant sa vie propre,
Où nous ne sommes plus.
*
Ce sel au coin des yeux,
Ces lèvres desséchées,
Cette présence qui s’interrompt.
*
Nulle souffrance apparente,
Cette immense fatigue, seulement,
D’attendre autre chose ?
Béryl Cathelineau-Villatte