Un petit flocon de neige
souvenir d'un long hiver
début du printemps
*
L'araignée
s'est mise au travail
avant le lever du soleil
*
Les oies sauvages
se posent, à leur retour
sur des roseaux fauchés
*
Le bruit du tonnerre
arrête
l'aboiement du chien
sur le village
*
Les mouches
tournent autour de la tête du cheval mort
au coucher du soleil
*
Le brouillard épais du matin
sur le champ de coton
le tonnerre au loin
*
Un seul arbre
sans bourgeon
dans l'assemblée des cerisiers
*
Un amas
de vieux pneus
un chien malingre
surveille
sans salaire
*
Le tremblement de terre
a même détruit
l'entrepôt des fourmis
*
Un épouvantail solitaire
sur une terre sans épis
début de l'hiver
*
Dans un temple qui date
de mille trois cents ans
il est
sept heures moins sept
*
Des ouvriers de la mine
aucun n'a vu tomber
la première neige de l'hiver
*
Le jet a tracé une ligne
sur le ciel bleu
le premier jour de l'an
*
Le bout du chemin de terre
touche au ciel nuageux
quelques gouttes de pluie
sur la terre
*
Toute la récolte d'une année
est ramassée, en un jour,
sur le dos d'un animal triste
un villageois fatigué
*
La luciole
éclaire sans regret
dans une nuit sans lune
Abbas Kiarostami
extraits de « le loup aux aguets »
Traduction du persan : Jean-Claude Carrière, Nahal Tajadod
20 juillet 2009
poésie haïku de Abbas Kiarostami
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Vrombissement
Le jet t'emporte.